
Buenos Aires, 1982. La caméra se pose sur un groupe d’élèves adolescents en uniforme, qui avancent parfaitement alignés dans les longs couloirs d’une ancienne école. Devant eux, une jeune assistante stricte et disciplinée marque le rythme du trajet. Dès les premières scènes, le ton de l’histoire est donné. L’autorité, le respect de la hierarchie et l’ordre règnent au Colegio Nacional de Buenos Aires, l’école qui forme les futures classes dirigeantes du pays.
À l’extérieur, dans les rues de la capitale argentine, on respire néanmoins un air de renouveau car la dictature militaire est contestée. Marita, 23 ans, est surveillante au lycée. M. Biasutto, son supérieur, décèle tout de suite en elle l’employée zélée qu’il attendait. Il lui apprend à être l’œil qui voit tout, mais qui échappe aux regards des autres : l’œil invisible. Marita suit au pied de la lettre sa mission dans ce petit monde clos.
Pour son troisième long métrage, présenté à Cannes l’année dernière, l’argentin Diego Lerman a adapté le roman Sciènces morales, de Martín Kohan. Dans ce livre « il y avait ce contexte de la dictature militaire, mais derrière, d’autres thèmes affleuraient, des thèmes qui me paraissaient particulièrement cinématographiques : la répression sexuelle, la quête d’autorité, la décadence d’un régime », nous raconte-t-il.
[ SORTIE LE 11 MAI ]
L’œil invisible, de Diego Lerman (Argentine, France, Espagne, 2010 · 1H35)
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