« Merci Frère Simon, merci pour ce que tu me donnes. Je te promets durant toute ta vie ta liqueur, tes cigares, tes tortillas, pour que ne me fasse jamais défaut ta protection. »
Ainsi est vénéré le « Machimon », personnage mystique de la culture populaire latino-américaine, représentation interprétative de Saint Simon (Laj Mam en langue maya) dont le culte peut prendre différentes formes toutes très colorées et riches de traditions ancestrales.
Personnage mystique de la culture populaire latino-américaine, le “Machimon” est une représentation interprétative de Saint Simon (Laj Mam en langue maya). Son culte peut prendre différentes formes et on lui attribue de nombreux miracles.
Les adorateurs de Machimon proviennent de différentes couches sociales de la population, avec une très forte proportion indigène. Il peut être vénéré dans son temple (photo) comme au foyer (statue ou cadre). Il est en général représenté par un personnage assis, vêtu de noir, coiffé d’un chapeau et fumant un cigare. Son culte a pour objectif d’obtenir sa protection pour la famille, contre les ennemis et le succès économique.
A l’instar des églises, son culte se traduit par la pose de bougies autour de lui, répondant à un code couleur spécifique qui indique le sens du voeu que l’on dépose auprès du Machimon. Mais on peut aussi le vénérer en lui apportant des cigarettes, du parfum, de l’alcool ou encore de la nourriture.
Le culte du Machimon est au carrefour des anciennes pratiques populaires maya et des pratiques traditionnelles chrétiennes. La tradition culturelle maya veut que toute demande à un dieu soit associé à un don à ce même dieu avant toute chose. C’est un processus d’échange avec “la nature, le ciel, l’air, la terre et nos ancêtres”.
Pour avoir été dénoncé par l’Eglise, le Machimon est également devenu un symbole de révolte contre les conventions imposées et le catholicisme. Les “shamans” le considèrent comme un des “grands anciens” directement issu de la création des “hommes de maïs” qui sont au centre des traditions mayas.